« On sacrifie des enfants en grand nombre pour servir une idéologie » – Sylvain Durain
Sylvain Durain expose dans cette interview sa thèse selon laquelle le sacrifice humain, loin d’avoir disparu, s’est transformé et institutionnalisé dans nos sociétés modernes. La disparition du sacré et l’effacement de la figure paternelle auraient engendré un chaos où l’ordre social se maintient en désignant de nouveaux boucs émissaires.
Durain établit un parallèle entre les pratiques sacrificielles antiques et certains phénomènes contemporains comme l’avortement de masse, le terrorisme ou la dissolution des structures familiales. Selon lui, l’idéologie progressiste, en détruisant les repères traditionnels, perpétue une forme de violence sacrificielle cachée sous des discours de progrès.
L’exécution de Louis XVI est interprétée comme un acte sacrificiel fondateur, marquant la rupture avec l’ordre chrétien et ouvrant la voie aux révolutions successives. L’effondrement du christianisme aurait laissé place à des visions du monde où le sacrifice, au lieu d’être transcendé, ressurgit sous d’autres formes, notamment dans certaines interprétations du judaïsme post-chrétien et de l’islam.
Enfin, Durain critique Vatican II, qu’il considère comme une trahison du sacré, ayant affaibli l’Église et accéléré la désorientation spirituelle. Il conclut que sans restauration du sacré et de la figure paternelle, nos sociétés resteront enfermées dans un cycle sacrificiel où la violence ne disparaît jamais, mais se déguise sous d’autres apparences.